extrait sonore

La Terreur et la Pitié

Tome 1. La Terreur

Je veux bien qu´il paraisse artificiel de séparer, d´un livre, le thème et la méthode. Démarche d´autant plus injustifiable qu´on s´apprête, ici, à prouver qu´ils sont un. Cependant, j´ai dû le faire. Et voici comment. Toute pensée a une histoire. Lorsqu´elle a fini par s´imposer, elle peut se payer le luxe d´ôter de sa vue l´événement qui lui a servi de forceps, car elle compte alors sur l´évidence, même trompeuse, d´une terminologie commune à l´auteur et au lecteur. L´établissement pour la pensée, signifie toujours la substitution, aux limbes hasardées de la naissance, d´un ordre immanent, puissant, à son tour, de commentaires sans fin. Je ne suis pas parvenu, je l´avouerai, à arracher une figurologie tout équipée des essais tentés depuis dix ans. Comme si, et cet enseignement n´est pas sans doute sans incidence sur le propos actuel, la Figure différait toujours de se résoudre en elle-même, pour être le travail d´une autre pensée- en l´espèce l´affectivité, apparemment. Comme si elle répugnait à s´immobiliser dans ses contours, préférant se délivrer de son éneige, "servir" à penser plutôt que d´être pensée. Cela explique en tout cas que, m´allant, avec toute la naïveté qu´il faut en pareil cas, atteler à un traité "De la figurologie ", je me sois retrouvé écrivant de l´affectivité.

(Incipit et quatrième de couverture)